27 juin 2009

Clôture des Etats généraux de la bioéthique

La presse revient largement sur la clôture des Etats généraux de la bioéthique qui a eu lieu mardi dernier. Un rapport de synthèse sur ces Etats généraux devrait être remis à la fin du mois au chef de l'Etat et rendu public ensuite.
Quelques orientations semblent toutefois se dessiner. En ce qui concerne la grossesse pour autrui, il semble que le panel des citoyens censé représenter les français y soit opposé. En ce qui concerne l'assistance médicale à la procréation (AMP), le jury s'est prononcé contre une extension aux femmes célibataires et aux couples d'homosexuelles. Au niveau de la recherche sur l'embryon, l'idée qui aurait émergé serait de créer deux régimes, selon qu'il y ait ou non un projet parental. S'il en existe un, le jury souhaite renforcer l'interdiction de toute expérimentation. Dans le cas contraire, il se prononce en faveur d'une autorisation claire et encadrée de la recherche. En ce qui concerne la levée partielle de l'anonymat du don de gamètes, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot s'y est déclarée favorable. Madame Bachelot a également expliqué que ce devrait être la dernière révision globale des lois de bioéthique. La législation "ne sera plus examinée à date fixe, tous les cinq ans, mais à la demande, selon des modalités innovantes qu'il reste à définir".
Dans le Figaro, Tugdual Derville, délégué général de l'Alliance pour les droits de la vie livre lui aussi ses réflexions sur ces Etats généraux. Il regrette que la formation des citoyens sélectionnés ait comporté des lacunes mais se félicite que la dérive eugénique soit enfin reconnue. Il rappelle que la France mène déjà une politique de "sélection anténatale drastique, du fait de l'accumulation des décision individuelles d'interruptions médicales de grossesse (IMG)". Et de citer plus précisément "la traque du trisomique". Il rappelle que la France élimine avant la naissance deux fois plus de fœtus porteurs de handicap qu'aux Etats-Unis, et le fait davantage pour des affections bénignes et curables. Il regrette enfin que notre société fasse de moins en moins de place aux personnes handicapées et qu'une "discrimination culturelle frappe les êtres humains porteurs de handicap, plus que partout ailleurs dans le monde". Enfin, Libération cite le livre du philosophe Ruwen Ogien : "La Vie, la Mort, L'Etat", dans lequel l'auteur se dit pour la gestation pour autrui, le clonage reproductif, l'ouverture de l'AMP aux couples homosexuels et aux femmes "supposées ne plus être en âge de procréer" , pour le dépistage prénatal ou pour l'euthanasie. Pour lui, la dignité humaine serait "inutile et dangereuse" car elle limite les libertés individuelles.

Aucun commentaire: