Les associations,
Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et
Solidarité Chine ont assigné l'organisateur de l'exposition "Our body, à corps ouvert" devant le
tribunal de grande instance de Paris (cf.
Synthèse de presse du 30/03/09) au motif que les cadavres pourraient être des prisonniers ou des condamnés à mort chinois. Ils estiment par ailleurs qu'une telle exposition va à l'encontre de l'article 16 du code civil qui
"interdit toute atteinte à la dignité de la personne". Pour l'avocat des plaignants, Me Richard Sédillot,
"l'exposition enfreint aussi le code de santé publique, qui précise que les corps et organes ne peuvent être utilisés qu'à des fins scientifique ou thérapeutique. Or dans le cas présent, ils sont détournés à des fins commerciales, puisque l'entrée du lieu est payante. Or cette visée-là n'est pas compatible avec le respect de la dignité humaine". L'avocat de la partie adverse riposte que l'entrée n'a pas pour but d'enrichir quelqu'un mais n'est là que pour payer le loyer. Par ailleurs, il affirme qu'"il y a un intérêt pédagogique , et donc scientifique, à montrer l'anatomie humaine de manière aussi charnelle et aussi réaliste".
De son côté, le Comité nationale consultatif d'éthique (CCNE) a rendu l'année dernière un avis condamnant catégoriquement la tenue de cette exposition. Il estime que "le non-dit majeur" de l'exposition (était) "la prime au voyeurisme sous couvert de science". Il ajoutait que l'exposition introduisait "un regard techniciste" sur des corps "volontairement désingularisés" suivant "une approche qui n'est pas sans rappeler le traitement des cadavres dans les camps d'extermination lors de la dernière guerre".
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