24 févr. 2009

Bioéthique : la mise en garde du pape et du président de l'Académie pontificale pour la vie

Le 19 février, lors de l'ouverture du congrès organisé au Vatican sur le thème "les nouvelles frontières de la génétique et le risque de l'eugénisme", Mgr Rino Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie, a rappelé qu'il n'est pas "de la responsabilité exclusive du scientifique d'établir les critères qui permettent" de définir le caractère "licite" des expérimentations qu'il accomplit. Le scientifique "doit toujours être conscient que tout ce qui est scientifiquement et techniquement possible n'est pas également licite", a rappelé Mgr Fisichella. "Il a besoin, il doit ressentir le besoin de se confronter aux autres" disciplines scientifiques pour "vérifier les limites et l'objectivité de la demande éthique soutenue".
Mgr Fisichella a rappelé que "le risque d'une dérive de la génétique n'est pas seulement un rappel théorique" mais "appartient malheureusement à une mentalité qui tend lentement mais inexorablement à se répandre". Ainsi l'eugénisme pourrait-il "réapparaître dans la pratique en toute bonne conscience", se cachant "sous le masque du visage consolant de celui qui voudrait améliorer physiquement l'espèce humaine", a souligné Mgr Fisichella. "Dans tous les cas, cette mentalité réductive [...] tend à considérer qu'il y a des personnes qui ont moins de valeurs que d'autres." "L'homme est redevable de sa vie", a-t-il conclu.
Au cours de l'audience accordée à l'académie, le pape a rappelé que l'Académie pour la vie, créée par Jean-Paul II avec Jérôme Lejeune, fêtait son 15ème anniversaire cette année. Revenant sur les bienfaits de la science et notamment de la génétique, il en a condamné les dérives : "les discriminations contre les personnes, les peuples ou les ethnies [...] basées sur des facteurs génétiques sont comme un attentat contre l'humanité entière". " Les idéologies eugénistes et raciales qui ont [...] provoqué d'immenses souffrances ne sont pas de retour, mais une nouvelle mentalité se développe qui tend à justifier une conception différente de la vie et de la dignité de la personne."
"On a tendance a privilégier la capacité opérationnelle, l'efficacité, la perfection et la beauté physique au détriment des autres dimensions de l'existence humaine, affaiblissant le respect dû à chaque être humain, même en présence de défauts dans son développement ou de maladies génétiques",
a-t-il ajouté.

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