10 févr. 2009

Mort d'Eluana Englaro : une fin tragique, l'euthanasie d'une innocente


Eluana Englaro, la jeune femme italienne en coma végétatif depuis 17 ans, est décédée lundi soir, peu après vingt heures. C'est ce qu'a annoncé le ministre de la Santé Maurizio Sacconi aux sénateurs italiens justement réunis pour examiner un projet de loi destiné à empêcher l'arrêt de son alimentation, autorisé par la justice. Car sa famille, après des années d'un long combat, avait finalement réussi à obtenir le droit de cesser de l'alimenter, par un arrêt définitif de la Cour de cassation le 13 novembre 2008. Vendredi dernier, Eluana Englaro était entrée dans une clinique privée qui avait acceptée de ne plus l'alimenter, au grand dam d'une partie de l'opinion publique et du Vatican. Les médecins estimaient alors qu'elle ne pourrait tenir qu'«entre 12 à 14 jours». Elle est finalement partie au bout d'un peu plus de trois jours. Les sénateurs ont observé une minute de silence en sa mémoire.
Depuis des mois, le cas d'Eluana divisait le pays. La jeune femme se trouvait dans un état végétatif irréversible suite à un accident de voiture, survenu en janvier 1992 alors qu'elle avait vingt ans. Son entourage, et plus particulièrement son père, luttait depuis dix ans pour qu'elle soit débranchée. Et même si la famille avait finit par obtenir gain de cause en novembre dernier, le ministre de la Santé italien avait adressé en décembre une mise en garde aux établissements qui accepteraient d'accueillir Eluana et promulgué une ordonnance interdisant aux hôpitaux publics de suspendre les soins.
Car pour Maurizio Sacconi, «Eluana n'est pas en état de mort cérébrale ni soumise à un acharnement thérapeutique, elle est seulement alimentée et hydratée par une sonde, condition dans laquelle se trouvent de nombreux handicapés». Malgré les pressions gouvernementales et religieuses, la clinique d'Udine, située au nord-est de l'Italie, avait accepté d'accueillir la jeune femme. Le cardinal Javier Lozano Barragon, président du conseil pontifical pour les opérateurs sanitaires du Vatican, avait alors parlé d'un «abominable assassinat», alors que le pape Benoît XVI évoquait un «acte indigne de l'homme». Lundi, le Vatican a toutefois réagi à l'annonce de la mort d'Eluana en expliquant que «Dieu» pardonne aux responsables de sa mort.

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