31 mars 2009

Nice : L'Eglise condamne le projet de loi sur l'avortement thérapeutique

Une telle confrontation entre les autorités monégasques et l'Eglise de Monaco n'était pas arrivée en Principauté « depuis le règne d'Albert 1er », explique-t-on à l'archevêché à propos du projet de loi sur l'interruption médicale de grossesse (IMG), que le Conseil national doit voter demain soir en séance publique.

Sur ce sujet éminemment polémique, surtout dans un pays où la religion catholique est religion d'Etat, Mgr Bernard Barsi, archevêque de Monaco a des mots très durs :
« Dans ce projet de loi, c'est surtout un symbole qui semble visé. Mais d'aucuns, ici ou ailleurs, ne supportaient plus cette exception monégasque dont un long travail de sape idéologique avec ses relais médiatiques a pu venir à bout avec le texte qui nous est proposé. »
« Il est navrant qu'à une période de son histoire politique et constitutionnelle où la Principauté de Monaco acquiert une plus grande indépendance et insiste sur sa spécificité culturelle, on choisisse délibérément de s'aligner sur d'autres pays pour y rechercher de prétendus modèles de société. »
« Si bien qu'il est désormais facile de prévoir la suite si ce projet venait à être voté car il est à craindre qu'il ne soit que la première étape d'un processus qui a suivi partout ailleurs le même scénario qui ne fait que commencer. »
« Quand on dit que ce projet ne concerne que les cas extrêmes visés par le texte, on ne dit pas la vérité et on cache la réalité. Tout le reste risque de suivre et le pire est à redouter parce qu'on n'aura de cesse de prétendre mettre Monaco au diapason du minimum de standard éthique. On ne peut pas appeler progrès ce qui constitue une régression dans la considération due à la dignité et à l'intangibilité intrinsèques de l'être humain ».
Un projet de loi contraire à la Constitution ?
« A ce titre, on pourrait s'interroger sur la compatibilité de ce projet de loi avec notre Constitution. Ce texte inspire des réserves quant au respect de la liberté de chacun eu égard aux insuffisances de la clause de conscience telle qu'elle est prévue à l'article 5 II in fine.
Les dispositions générales et particulières de ce même article 5 paraissent faire peu de cas de l'article 20 alinéa 2 de notre Constitution quant au « respect de la personnalité et de la dignité humaine », à l'interdiction de « traitements cruels, inhumains ou dégradants » au regard du droit de l'enfant à naître.
D'une manière générale, on ne peut pas faire non plus l'économie d'une mise en perspective de ce texte avec l'article 9 de la Constitution : quelle signification peut bien avoir le maintien de l'attachement réaffirmé à notre religion catholique comme religion d'Etat si, par ailleurs, on propose des législations qui sont notoirement incompatibles avec des principes que cette religion a toujours qualifiés de « non négociables »
?
La foi catholique n'est pas seulement un corpus de traditions et de rites ;
elle est aussi vie, cohérence de vie, et elle est pour la vie ».


Lu sur Nicematin

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