«Par la nature des problèmes qu’elle soulève, la GPA interpelle avant tout la société et relève de la décision du législateur», souligne la société savante dans les recommandations adoptées à l’issue de sa séance hebdomadaire.
L’Académie estime néanmoins que, «tout à fait consciente de sa responsabilité médicale, il lui appartient d’apporter tous les éléments concernant les complications que pourrait entraîner une éventuelle reconnaissance législative, complications et situations complexes contre lesquelles elle met en garde».
Le problème du tourisme procréatif
Par ailleurs, le recours actuel à des mères porteuses à l’étranger – «le tourisme procréatif» – pose des problèmes de sécurité, est onéreux (de l’ordre de 50.000 à 150.000 euros) et laisse l’enfant dans une situation juridique très difficile à son retour en France.
Des risques de dérives
En ce qui concerne les arguments contre la légalisation, le Pr Henrion a relevé des arguments «moraux et éthiques»(commercialisation du corps humain, asservissement de la femme, atteinte à la valeur symbolique de la maternité). Mais aussi des«arguments médicaux», notamment des risques pour la gestatrice (hémorragie, poussée de tension, césarienne, dépression…).
Le groupe de travail mentionne aussi des risques pour l’enfant. Qui décidera dans des situations cruciales (grande prématurité, souffrance foetale aiguë, malformation…), a interrogé le Pr Henrion.
Le groupe de travail a également retenu des risques de dérives:«commercialisation» ou «demandes de pure convenance». La question implique des médecins (gynécologues, pédiatres…) mais«dépasse le cadre de la médecine» a souligné le Pr Henrion.
La ministre, elle aussi réservée
La ministre Roselyne Bachelot, qui sera chargée de rédiger le projet de loi révisant les lois de bioéthique, s'était dit jeudi dernier «défavorable» à ce que la pratique des mères porteuses puisse être mise sur le même plan que les autres modes d’assistance à la procréation.
Le «droit à l’enfant est un terme qui me choque profondément, a-t-elle déclaré. Cela n’existe pas. Il n’existe qu’un droit de l’enfant. Le “désir d’enfant”, en revanche, me paraît légitime, on peut le comprendre, quelle que soit la situation des personnes qui l’expriment. Maintenant, est-ce à la société d’y répondre ? Là est toute la question».
Lu sur Libération.fr
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