« Osons le dire, disait-il au Monde : la France construit pas à pas une politique de santé qui flirte de plus en plus avec l’eugénisme [...]. Je suis persuadé que si la France avait été confrontée, à l’occasion d’un régime nazi, à des pratiques eugénistes similaires, elle répugnerait aujourd’hui à s’engager sur une pente particulièrement dangereuse. La vérité centrale est que l’essentiel de l’activité de dépistage prénatal vise à la suppression et non pas au traitement. Ainsi, ce dépistage renvoie à une perspective terrifiante : celle de l’éradication. » Une éradication par l'avortement.
En France, les propos de Sicard n’en finissent pas de susciter des remous, s’invitant même dans les débats bioéthiques à l’Assemblée nationale. En témoigne la question courageuse la semaine dernière du député Jean-Sébastien Vialatte lors de l’audition du docteur Julie Steffann, généticienne à l’hôpital Necker [2]. Le député du Var, vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), y a en effet évoqué le risque de dérive eugéniste du dépistage – « il s’agit bien de trier les fœtus avant la naissance » a-t-il dit – en s’appuyant sur l’autorité des propos du professeur Sicard.
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