20 mars 2009

Le Vatican précise les propos du pape sur le sida

Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège a critiqué une forme d’« idéologie de la confiance absolue dans le préservatif » qui dispenserait de s’attaquer aux causes plus profondes de l’épidémie

Benoît XVI lors de la conférence de presse organisée durant son vol pour Yaoundé, au Cameroun, mardi 17 mars (Photo Giuliani/CPP/Ciric).

Mercredi midi, à Yaoundé, le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, est venu devant les journalistes préciser la position de Benoît XVI sur le sida, exprimée mardi durant son voyage vers l’Afrique : « Le pape s’est exprimé dans l’avion d’une manière très brève, qu’il faut replacer dans son contexte. On ne peut attendre, durant ce voyage, de changement de la position du pape sur les questions de sexualité et du préservatif. Il se situe dans la continuité de son prédécesseur », a-t-il déclaré.

Le P. Lombardi a rappelé que la question posée au pape était celle de l’efficacité de l’action de l’Église contre le sida. Or, l’Église est très présente sur ce front et, a-t-il précisé, « ce mercredi matin, Benoît XVI s’est entretenu avec une soixantaine de jeunes laïcs africains, engagés avec la communauté de Sant’Egidio, dans un programme de lutte contre le sida basé sur l’éducation et les soins ».
"Il est totalement faux de dire que le pape est indifférent"

En réalité, a expliqué le jésuite, Benoît XVI voulait signifier que, « en ne mettant en avant que le préservatif comme moyen de lutter contre l’épidémie, on risquait d’oublier les autres aspects, qui sont essentiels ». L’Église a confiance « dans la responsabilité des Africains, la possibilité de faire un travail d’éducation du comportement, l’affirmation des valeurs du mariage, de la fidélité, et de la famille ». Pour le pape, a poursuivi le P. Lombardi, l’essentiel passe par cette éducation. Le porte-parole a critiqué cette forme d’« idéologie de la confiance absolue dans le préservatif », qui dispenserait de s’attaquer aux causes plus profondes : « L’Église, elle, met l’accent sur la responsabilité et le comportement des personnes. »

Le P. Lombardi a ajouté que ce qui est ressorti mercredi de l’échange du pape avec les membres de Sant’Egidio en Afrique, c’est qu’« il est aujourd’hui possible de soigner le sida », que les Africains sont, « contrairement à ce que l’on dit en Europe, tout à fait capables d’assurer une bonne pratique sanitaire garantissant le succès des soins », mais que « le problème numéro un restait le coût de ces soins ».

C’est pourquoi le pape a dit, dès son discours d’arrivée, qu’il fallait parvenir à diminuer ce coût pour le continent, et parvenir à la gratuité des médicaments. Mais, a conclu le P. Lombardi, « il est totalement faux de dire que le pape est indifférent à la souffrance des malades du sida. Au contraire, il a lui-même souligné toute la tradition de l’Église, depuis des années, dans la lutte contre le sida . » Simplement, « si on ne donne comme unique réponse que la distribution du préservatif, on ne fait que diminuer le sens des responsabilités des personnes ».
Isabelle DE GAULMYN, à Yaoundé

Lu sur La Croix

2 commentaires:

Anonyme a dit…

porquoi ne faire avec le pape comme les presidents de la republique se ça ne va pas on les change apres 4ans.on veut une eglise moderne pas de dictature.et tant que les eglises se meleront des affaires d'etats rien n'iras pas

Hieraaetus a dit…

Cher Anonyme,

La séparation de l'Eglise et de l'Etat, datant de la Loi du 9 décembre 1905, a été conçue pour ne pas mélanger politique et religion.

Pour ne pas mélanger deux systèmes, vous comprendrez qu'il ne faut pas que l'un soit la copie de l'autre. Le système républicain institue un changement de président tous les 4 ans par un vote démocratique précédé d'une campagne présidentielle. L'élection d'un nouveau Pape, quant à elle, épouse la formule du conclave. L'élection doit se dérouler à l'écart de toute pression extérieure, le conclave (cum clave: sous clef) étant coupé du monde extérieur, et composé de cardinaux. Ces deux systèmes sont bien différents.

Pour mieux comprendre, il faut se pencher sur ce que représente le Pape. En effet, élu, le Pape, est l'évêque de Rome et, de ce fait, le successeur de l'apôtre Pierre. Les Évangiles montrent que Saint Pierre jouissait d'une primauté au sein du groupe apostolique constitué par le Christ. Le pape hérite de cette primauté. Elle fait de lui le chef du Collège des évêques et donc le chef suprême de l'Église catholique.

Vous voyez bien que nos systèmes sont différents, non comparables et que nous n'abordons pas la primauté du Pape comme celle du Président d'une République.

Quant au rôle du Pape, je vous invite à aller sur ce site :
http://www.eglise.catholique.fr/benoit-xvi-en-france/reperes/le-role-du-pape/le-role-du-pape.html
Il a le devoir de morale avec l'Eglise universelle. C'est pourquoi il se positionne sur certains sujets de façon intangible.

Par contre, il faut voir toute la propagande journalistique faite autour de notre Pape qui fait polémique et attise haine et violence. Toutes les phrases que nos amis journalistes ressortent sont tirées hors contexte et vous verrez peu de reportage qui explique pour quoi le Pape a eu tels ou tels propos. C'est scandaleux de déformer l'information ! Et de cracher ainsi sur une personne ! C'est très insultant pour nous tous, catholiques, de voir que la raison et l'intelligence semblent échapper aux esprits des hommes de ce monde. Avant quoique ce soit, il faut se renseigner. Savoir d'où on tient l'information, si la source est fiable, dans quel contexte, comprendre, chercher à comprendre, se faire expliquer par des personnes plus calées dans le domaine. Mais en aucun cas il sera bon de faire un procès d'intention ou un portrait trop simpliste d'une personne. Dans n'importe quel sujet que ce soit.

"La Vérité vous rendra libre"